Une étude récente montre que plus les femmes sont âgées et plus elles sont actives sur les marchés financiers.

Plus les femmes avancent en âge et plus elles passent à l’action. Ou plutôt... aux actions. Voilà l’une des conclusions d’une étude rendue publique le 8 mars 2023 - jour de la Journée internationale des droits des femmes - par l’Autorité des marchés financiers (AMF), le « gendarme » de la Bourse de Paris.

Baptisé « Activité des investisseurs particuliers et portraits types », ce document de 17 pages s’appuie sur l’ensemble des transactions (achats et ventes) d’actions, mais aussi d’obligations, d’ETF (fonds indexés sur un indice boursier ou de matière première) et d’instruments complexes (warrants, certificats, contrats dérivés) effectués l’an dernier par des particuliers.

Moins du tiers des boursicoteurs

Il en ressort qu’en 2022, sur les 1,4 million d’investisseurs individuels français dits « actifs » (qui ont acheté et/ou vendu au moins un titre dans l’année), seulement 30% étaient des femmes. Ce ratio est d’autant plus bas que la gent féminine représente plus de la moitié (51,6% exactement) de la population française, rappelle l’AMF qui reprend les dernières données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Plusieurs raisons expliqueraient cette frilosité des femmes à l’égard des marchés financiers. D’après une autre étude de l’AMF, également publiée le 8 mars 2023, elles s’informent moins souvent sur la Bourse (44% des femmes, contre 60% des hommes). À peine 17% des femmes s’intéressent aux placements en actions (32% chez les hommes). Surtout, si 27% des hommes ont confiance dans l’investissement boursier, le pourcentage tombe à 15% chez leurs homologues féminines.

Une question de connaissances

Il ne faudrait pas, pour autant, croire que les femmes sont totalement rétives à la Bourse.  La première étude de l’AMF citée montre que leur intérêt pour les marchés financiers vient progressivement avec l’âge. Si les femmes ont représenté seulement 16% des investisseurs actifs en 2022 chez les moins de 25 ans, le ratio monte à 17,9% chez les 25-34 ans, 18,9% chez les 35-39 ans, 21% chez les 40-44 ans, 23,9% chez les 45-49 ans, 27,1% chez les 50-54 ans, 31,1% chez les 55-59 ans, 33,7% chez les 60-64 ans, 36% chez les 65-69 ans et 38,6% chez les 70-74 ans.

Le summum est atteint chez les 75 ans et plus où les femmes ont représenté presque 50% (49,3%) des particuliers de cette tranche d’âge qui ont acheté et/ou vendu une valeur mobilière l’année dernière. L’AMF pense qu’elles estiment alors suffisamment s’y connaître pour investir sur les marchés financiers. La Bourse est aussi affaire de confiance en soi

Source : https://www.amf-france.org/sites/institutionnel/files/private/2023-03/2023_Etude%20Retail_VF_FR.pdf